Le taux crédit aux entreprises est au plus bas, la demande se stabilise

Si la croissance de l’économie française avoisinera 1,9 % en 2017 (INSEE), le coût du crédit aux entreprises n’y est sans doute pas étranger. Il est certes reparti à la hausse depuis 1 an, mais reste à son plus bas niveau depuis l’après-guerre. Pour autant après une année de forte demande, la Banque de France signale une accalmie dans un contexte de correction des marchés financiers.

Le taux de crédit aux entreprises le plus bas de la zone euro

Depuis 2014 la BCE (Banque Centrale Européenne) a progressivement abaissé ses conditions de financement aux banques. Par effet de ricochet les taux des crédits accordés aux entreprises françaises ont fait de même, passant de 2,8 % pour l’équipement début 2014 à 1,5 % fin 2017. Le coût de financement pour optimiser son mode de fonctionnement interne a donc été divisé par 2 en 3 ans.

À un tel point qu’il peut être plus intéressant pour une entreprise dont le siège social est situé dans l’Union Européenne, de s’implanter dans l’Hexagone. Car non seulement dans la zone euro le coût d’emprunt moyen des entreprises avoisine les 1,9 %, mais il est souvent à taux variable. Les dirigeants les plus chanceux arriveront à négocier un taux hybride, équipé d’une part de remboursements fixes d’au moins 5 ans, plus d’une part de remboursements variables.

Et pour les ménages, c’est encore moins cher. Alors que les entreprises françaises peuvent emprunter à 1,7 % pour acheter des locaux, les taux immobiliers des particuliers restent autour des 1,5 %. Toutefois les prêteurs pourraient avoir à effectuer des concessions, eu égard à une motivation des entrepreneurs en perte de vitesse.

La demande de crédit aux entreprises se stabilise

Tous les mois la Banque de France interroge un panel d’établissements financiers opérant sur le territoire. Les dirigeants font part de leur point de vue sur la consommation de crédit des entreprises et des ménages. Il en résulte un solde d’opinion servant de référence aux analystes pour expliquer à leurs clients ce qu’il pourrait se passer demain. Et quand bien même les mécanismes économiques prévus ne se déclencheraient pas, ils trouveront bien une explication.

Aujourd’hui le solde d’opinion des banques sur la demande de crédit aux entreprises est plutôt faible. La dernière édition parue le 12 février 2018 montre qu’elle se stabilise en janvier. Le pessimisme n’est toutefois pas de rigueur, car si la demande globale faiblit c’est uniquement parce que les besoins de trésorerie et autres financements internes se font plus rares. De la prudence sans doute, après une année dynamique sur le front du financement professionnel.

Les entreprises doivent 1 565 milliards d’euros

À la fin décembre 2017 le financement global des sociétés non-financières avait grossi de 79 milliards d’euros. Un taux de croissance annuelle de 5,2 % qui porte l’encours total de la dette professionnelle à 1 565 milliards d’euros. En 1 an les banques ont notamment accordé 54 milliards d’euros de crédits aux entreprises, tandis que les marchés leur ont prêté 25 milliards d’euros. Notons que ces chiffres ne prennent pas en compte la solution du financement participatif, de plus en plus prisé par les PME.

Après un endettement bancaire des entreprises en hausse de 5,9 % 2017, il serait logique d’observer une stabilisation de la demande de crédits professionnels. Une prudence bienvenue dans un contexte où le Dow Jones vient de subir une période de correction vécue dans l’angoisse par les investisseurs. La bourse américaine surcotée semble entrer dans une phase de revalorisation de ses actifs au bon prix. Inévitablement le phénomène s’étend aux entreprises du CAC 40, certains dirigeants pourraient en conclure que la période n’est pas opportune pour s’endetter davantage.

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